La Vie du Sultan S.ALI des COMORES

L’autrice Thoueybat S.Omar, ancienne déléguée permanente des Comores auprès de l’U.N.E.S.C.O. et descendante du Sultan, nous offre une somme de 526 pages sur la vie de son ancêtre. A vrai dire, elle s’attarde surtout, sur le grand conflit judiciaire qui opposa S.Ali (1855-1916) au colon de Ngazidja Léon Humblot (1852-1914) et s’acheva en 1912, par la victoire du Sultan déporté et spolié. L’ouvrage, cependant, a tendance à devenir une hagiographie (récit idéalisé d’un saint) et à tomber dans le tribalisme ngazidja, dans la mesure où l’Histoire des autres îles est ignorée. Mais, heureusement, il en est sauvé par l’évocation du père de S.Ali, la grand figure du chef du parti français, le prince ndzouani S.Omar (1812-92) qui agit sur les quatre Comores. 

 

Un autre effet curieux du récit est l’éloge appuyé de la politique française, à une époque actuelle où elle est plus contestable. 

 

Toute une partie de la vie de S.Ali est passée sous silence, celle du guerrier et certains épisodes que l’on trouvera dans le livre d’Abdourrahim Moussa «Flamme Vive Eblouit» (qui, d’ailleurs, de manière significative, n’est pas cité en bibliographie p.523) 

 

Ces réserves ne doivent pas nous empêcher de reconnaître la vive intelligence du Sultan de Ngazidja qui se manifestait, aussi, par son goût des arts, par l’utilisation qu’il fit de la technique, alors nouvelle, de la photographie, et par l’habileté avec laquelle, il sut exposer et défendre sa cause, pendant son exil et jusqu’à Paris où il séjourna en 1910. 

 

L.B. 20 octobre 2.021

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