Nous, les cadavres Balladur

Hommes, femmes, adolescents, enfants, 

bébés mêmes,  nous tous, qui gisons au fond de l’océan,  qui continuons, 

depuis 23 ans, à nous entasser

 sur le plancher du lagon de la 4èmeComore

à nourrir les requins, les poissons 

et les organismes marins,

 

tous ensemble, NOUS ACCUSONS 

 

devant  le TRIBUNAL MONDIAL 

de l’Histoire et de l’Humanité

 

tous ceux qui nous ont conduits 

à une mort affreuse et imméritée, 

sans jamais se poser de questions 

sur la légitimité de leurs actes (criminels),

sur leurs interventions illégales et homicides, 

sur l’humaine condition.

 

A commencer par l’infâme MICHEL DEBRÉ, 

qui,  comme député de La Réunion 

 et ministre des Armées 

 du Gouvernement Français, de 1971 à 1974,

 ourdit un complot personnel 

contre le peuple comorien 

et la République des Comores,

 pourtant admise à l’O.N.U. le 12 novembre 1975,

dans sa consistance  territoriale des quatre îles

et finança le parti séparatiste  M.P.M.

 

à continuer par le lamentable EDOUARD BALLADUR qui,  le 19 novembre 1994,  fit adopter  

une loi exigeant  des Comoriens du nord 

la possession et la présentation d’un visa, 

à leur arrivée dans la Comore du sud..

 loi qui entra en vigueur, le 20 janvier 1995

 

à poursuivre par les gouvernements françaissuccessifs qui,  depuis 1975, occupent un quart du territoire comorien, en violation flagrante du droit international, des  décisions de l’O.N.U..

et au mépris des droits humains 

 eux dont la police  pourchasse les Comoriens du nord, sur terre et sur mer, 

à toute heure du jour et de la nuit,

et refoulent les mères «sans papiers», obligées d’abandonner leur enfants 

qui survivent dans des bidonvilles 

Honte à ces gouvernements qui ont créé un statut, unique au monde et absolument inique, 

celui  d’«immigrant clandestin 

dans son propre pays».

 

à compléter par les autorités et les dirigeants successifs d’un Etat Comorien 

qui  a capitulé en rase campagne et de manière honteuse, au lieu de combattre 

les forces d’occupation, même supérieures,

sacrifiant  la vie des citoyens comoriens, 

en échange d’avantages personnels, 

pour eux et leurs proches.

 

sans oublier les individualités de peu de conscience 

qui vont servir la puissance occupante 

et renforcer son emprise et son usurpation

 

 à finir par les journalistes qui, depuis plus de 40 ans 

font  régner le silence sur la tragédie en cours

sous prétexte que   «le sud-ouest  de l’océan indien,

c’est  très  loin du monde 

et ça ne peut intéresser personne !»    

Écrire commentaire

Commentaires: 0